Eugène Montale
Poète
italien, Eugène Montale est né à Gênes en 1896 et il est mort à Milan
en 1981. A Florence en 1929 il dirige le Cabinet de Vieusseux d'où
on l'éloigne parce qu'il n'adhère pas au fascisme. Quelques temps
après la guerre il s'inscrit au Parti d'Action et il devient un des
rédacteurs de "Il Mondo". L'oeuvre poétique de Montale s'articule
en plusieurs moments scandés par les recueils à partir de "Ossi di
seppia" en 1925 jusqu'à "Quaderno di quattro anni" en 1977 et de "L'opera
in versi" en 1980. Au milieu du recueil "Le Occasioni" il y a la série
des "Mottetti", qui assument la forme d'un dialogue amoureux avec
Clizia, la femme lontaine que le poète essaye de soustraire à l'oubli
de la mémoire, mais dans la dernière partie du livre les vicissitudes
de l'amour se mêlent à la proximité tragique de la guerre. Comme traducteur,
Montale a recueilli dans un volume ses articles quotidiens, ses proses
de voyage, ses confessions, ses notes et ses essais lettrés. Après
un bref intervalle de militant politique dans le "Partito d'Azione",
Montale devient collaborateur du "Corriere della sera" (1947) et il
se transfère l'année suivante à Milan, où il meurt en 1981, en ayant
précédemment obtenu la nomination de sénateur inamovible et, en 1975
le Prix Nobel pour la littérature.
Langage
Les ouvres de Montale sont caractérisées par
un style familier, narratif, presque prosaïque. Son langage est concret,
souvent technique, anti-littéraire ("Limoni" et "Non chiederci la
parola"). Les mots utilisés visent à la précision et ils ont le grand
mérite d'exprimer de façon directe et concise les objets et les petits
détails. Montale refuse la langue soutenue du discours , il préfère
un ton souvent ironique. Pensée La pensée de Montale est d'origine
existentialiste et elle est caractérisée par une vision très pessimiste
du monde et de la nature humaine. S'inspirant aux caractères du paysage
ligure le poète réussit à définir la vie comme un mur infranchissable
(théorie négative: une fois constatée l'inutilité de vivre il y a
une angoisse existentielle). Mais le pessimisme de Montale est dialectique
et non statique, il dérive de l'intuition que quelque chose cache
la vérité et en empêche la connaissance. D'où la recherche d'un passage
pour surmonter l'obstacle et pour être donc en contact avec la vie
authentique. Poétique Le poète "voyant" a découvert la vérité, mais
avec cette connaissance, le poète est à la fois "indifférent" et "différent"
pour affronter la douleur. Style Dans la poésie de Montale l'objet
se transforme en symbole. Montale utilise la technique du corrélatif
objectif . Avec cette technique Montale exprime les émotions en les
transposant aux objets (muraille/vie; cheval mort/mal de vivre).
Spesso
il male di vivere ho incontrato
Spesso
il male di vivere ho incontrato
era
il rivo strozzato che gorgoglia
era
l'incartocciarsi della foglia
riarsa,
era il cavallo stramazzato.
Bene
non seppi, fuori del prodigio
che
schiude la divina Indifferenza:
era
la statua nella sonnolenza
del
meriggio, e la nuvola, e il falco alto levato.
Commentaire
Le
thème de cette poésie est le mal de vivre: la douleur que le poète
a rencontrée au cours de sa vie.
Les deux pôles de la poésie sont le "mal" et le "bien", autour d'eux
sont construits les deux strophes.
Dans la première tout tourne autour du "mal" en effet il y a trois
phrases qui le font comprendre: le ruisseau gêné dans son cours; la
feuille qui se recroqueville et le cheval abattu.Dans l'autre quatrain,
au contraire, tout tourne autour du "bien", on parle de l'Indifférence
qui est un prodige et l'unique "bien" dont on a l'expérience.
Meriggiare
pallido e assorto
Meriggiare
pallido e assorto
presso
un rovente muro d'orto,
ascoltare
tra i pruni e gli sterpi
schiocchi
di merli, frusci di serpi
Nelle
crepe del suolo o su la veccia
spiar
le file di rosse formiche
ch'ora
si rompono ed ora s'intrecciano
a
sommo di minuscole biche.
Osservare
tra frondi il palpitare
lontano
di scaglie di mare,
mentre
si levano tremoli scricchi
di
cicale dai calvi picchi.
E
andando nel sole che abbaglia
sentire
con triste meraviglia
com'è
tutta la vita e il suo travaglio
in
questo seguitare una muraglia
che
ha in cima cocci aguzzi di bottiglia.
Commentaire
Ce
texte est une poésie de la jeunesse de Montale (1916) qui fait partie
du recueil, de poésie "Os de Seiche". Les vers mettent en évidence
le paysage de la riviera ligure de Monterosso qui, avec sa nature
et ses pauvres créatures brûlées par le soleil, devient le témoin
du mal de vivre. Cette poésie a été écrite par un chaud après-midi
dans un jardin, où le poète passait les heures les plus brûlantes
de
l'été en regardant les petites choses qui l'entouraient. La vie pour
Montale est une chemin irrationnel et absurde, la douleur de vivre
est accrue par l'impossibilité de comprendre et de connaître la vérité.
Dans la poésie la vie est comparée à un mur hérissé de tessons de
verre, donc on ne peut pas voir ce qùil y a au delà. Il y aussi
une métaphore avec les fourmis qui marchent sans but, inutilement,
et la routine vide de sens de l'homme (métaphore de la condition humaine).

Montale,
http://dante.bdp.it/~mitn0001/ligurtur/ardesia/fmont..htm)